Crée en 1941, dans le but de stabiliser les prix des produits de base et de sauvegarder le pouvoir d’achat des consommateurs. La caisse de compensation a pour mission aussi la mise en œuvre de la politique gouvernementale de stabilisation des prix. Ainsi, elle assure le financement et effectue les prélèvements qui y sont afférents.
L’Etat accuse un déficit budgétaire de 45 milliards de dirhams. Montant qui équivaut exactement aux dépenses de la Caisse de compensation pour l’année 2011. Elle a atteint le chiffre indécent de 31,5 milliards de DH en 2008, puis s’est stabilisée autour des 30 milliards de DH jusqu’en 2010, tout ça pendant la flambée hystérique des prix de matières premières. La Caisse de compensation a fait passer la crise économique mondiale sans trop la faire sentir aux Marocains. Longtemps citée comme un système salvateur, elle se transforme cette année en énorme macrophage de l’économie marocaine qu’il conviendrait de combattre.
La Caisse de compensation marocaine a été à la base conçue pour maintenir le pouvoir d’achat des plus démunis. Sauf que faute de ciblage dans le système d’attribution des subventions, elle a surtout profité aux riches et aux industriels. En effet, 20% des ménages les plus aisés perçoivent 75% des subventions, tandis que les 20% les plus démunis ne bénéficient que de 1% !
Bien pire encore, les subventions profitent aux entreprises qui détournent les produits subventionnés (farine, sucre, gaz butane) destinés à l’usage domestique vers un usage industriel. Les industries grandes consommatrices de sucre, par exemple, préfèrent utiliser du sucre subventionné pour le dissoudre dans l’eau, au lieu d’utiliser les sucres liquides. De grandes groupes industriels énergétivores, dont des entreprises publiques, utilisent les subventions pour le fioul à hauteur de 1,5 milliard de DH.
Le citoyen pauvre ou de classe moyenne n’en est donc pas spécialement le premier bénéficiaire, mais il sera le premier touché par toute mesure d’austérité apportée au budget de la Caisse de compensation. Dans une tension sociale jamais connue au Maroc, le bon sens s’orienterait vers la possibilité d’une réforme plutôt que vers la suppression de cette roue de secours.
Selon Hicham El Moussaoui, Docteur-chercheur en économie et professeur à l'université Sultan Moulay Slimane, une solution serait possible si l’on s’y mettait dès maintenant. Dans une analyse faite pour le site unmondelibre.org, il explique que « l’on pourrait soutenir le pouvoir d’achat, d’une part, via la baisse des prix en faisant jouer la loi de l’offre et de la demande et celle de la concurrence, et d’autre part, via l’augmentation du revenu disponible des ménages ». Evidemment, libérer les prix les ferait flamber vertigineusement, d’où l’intérêt de garder des filières subventionnées pour les personnes à faible ou à moyen revenu, le temps de renforcer leur pouvoir d’achat.
L’État pourrait également ne soutenir que les plus démunis via un système d’aides directes et ciblées. D’un côté, cela empêchera les entreprises et les riches de profiter de la Caisse, d’un autre côté cela permettra d’établir un suivi de près, visant à rationaliser les dépenses des ménages bénéficiaires.
J'ai bien lu votre article et je trouve que vous avez bien choisi le sujet,c'est un ajout à tout le monde,les expressions sont explicites et faciles à comprendre pour toutes les tranches d'âge, gardez ce niveau et courage !!
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